Drapeaux, feux d’artifice, discours, raclette ou cervelas, me voici de retour pour ce jour de Fête nationale !
Mais avant de faire la fête, revenons un peu aux textes fondamentaux, en commençant par la Constitution helvétique !
« Au nom de Dieu Tout-Puissant » ainsi débute le préambule de notre Constitution.
Mais pourquoi donc invoquer ce Dieu ici ?
Une manière de conjurer le sort ? Avoir Dieu de son côté, c’est la prospérité assurée…
Une manière de rappeler la culture, les racines chrétiennes de notre pays ?
Une manière de rappeler que quelque chose nous dépasse ? Qu’en tant que femmes, hommes nous ne maîtrisons pas tout ?
Et quel Dieu est invoqué dans cette constitution ! Le Dieu Tout-Puissant ! Avec trois majuscules! Et pour compléter son portrait, on peut encore aller lire les paroles de notre hymne national – ancienne version : Dieu du soleil, des montagnes de la forêt, Dieu qui nous bénit du haut des cieux !
Dieu des clichés, oui ! Des images bucoliques, tirées d’une espèce de piété populaire, qui nous placent sous le regard d’un dieu qui ne me semble pas avoir grand chose à voir avec le Dieu de l’Évangile…
Bien loin du dieu perché dans les cieux qui dispenserait punition ou bienveillance depuis tout là-haut, le dieu de l’Évangile est un dieu qui se fait proche, qui fait route avec, un dieu qui questionne nos relations aux autres, un dieu qui nous engage dans le monde.
Au-delà du folklore et des festivités, ce jour de Fête nationale nous rappelle que ces valeurs – qu’en tant que réformé.e.s nous fondons sur une lecture critique des textes de la Bible – ces valeurs nous engagent aujourd’hui, avec nos concitoyens qui se réclament d’autres religions, avec nos concitoyens qui ne se réclament d’aucune religion, au débat constructif, à la mise en perspective, à la prise de décisions et aux actions témoignant de l’ouverture à chaque être humain.
« Conscients de notre responsabilité envers la Création,
résolus à renouveler notre alliance pour renforcer la liberté, la démocratie, l’indépendance et la paix dans un esprit de solidarité et d’ouverture au monde,déterminés à vivre ensemble nos diversités dans le respect de l’autre et l’équité,
conscients des acquis communs et de notre devoir d’assumer nos responsabilités envers les générations futures,
sachant que seul est libre qui use de sa liberté et que la force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres
D’après le préambule de la Constitution suisse
Nous décidons de nous engager comme citoyennes, citoyens, pour notre pays, pour le monde, pour son avenir, pour ses enfants.
Belle fête du 1e août à chacun.e !
Cela aurait aussi pu être notre hymne… tout aussi bucolique!
Merci pour ce bon recentrage et pour ce beau rappel de la Constitution!