Claquante, collante, voire gluante… C’en est fini de la bise! Et s’il y a du positif à retirer de cette pandémie, c’est peut-être bien ça – avec le fait que les trombonistes vident désormais leur salive dans un récipient plutôt qu’à même le sol!
La bise, victime donc de la pandémie et de la mise en place des gestes barrières; il n’aura fallu que quelques semaines pour qu’elle disparaisse de nos habitudes.
Nous aurons dû lutter contre quelques vieux réflexes pour ne plus coller nos joues contre celles de nos connaissances croisées dans la rue – que de toute façon nous ne reconnaissons désormais plus avec les masques. Nous avons peut-être encore l’air un peu emprunté en agitant bêtement nos mains pour dire bonjour, faute d’avoir trouvé une manière de nous saluer qui fasse consensus (je rappelle ici qu’un check avec les poings n’est pas safe, hein!).
Alors oui, il y a encore de ces personnes tactiles qui ne peuvent s’empêcher de vous prendre dans les bras en pleine pandémie sans vous demander votre avis et surtout sans que l’envie soit réciproque… dans le fond, c’était déjà problématique « avant », on en prend juste pleinement conscience ou on ose le dire maintenant!
Fini donc les becs! « Alléluia » ai-je envie de chanter!
Bien sûr, c’est terriblement triste de ne pas pouvoir serrer dans nos bras ou embrasser des gens qu’on aime, c’est frustrant, ça crée un réel manque de ne pouvoir avoir envers l’autre ou de recevoir de l’autre un geste physique qui fait du bien, qui donne du réconfort, qui dit combien on l’aime. Nous sommes devenus les uns pour les autres de potentiels facteurs de risque et de contamination. Et ça, il faudra que ça change! Vivre en se méfiant de l’autre n’est pas tenable.
N’en reste pas moins que faire la bise à tire larigot, juste par habitude ou parce que ça se fait, ça n’a absolument rien à voir avec le fait d’embrasser les gens qui nous sont proches ou de prendre quelqu’un dans ses bras parce que c’est le moment de le faire.
Et ne me dites pas que ça vous plaît toujours de faire des bises! Parce que franchement, les becs obligés de notre enfance à la grand-mère qui pique, le type qui vous colle un peu trop chaque fois qu’il vous embrasse, nos haleines de babouin mélangées, la collante sueur estivale partagée, ne me dites pas que vous aimez! Et je ne vous parle même pas de ces fêtes, séances ou autres rencontres de groupe où avant de vous installer, les conventions veulent que vous embrassiez tout le monde! J’en frémis!
Qu’on ne s’y méprenne! Je me réjouis de vous coller une bise une fois cette crise sanitaire passée! Mais ça ne sera aucunement par « obligation sociale ». Ce sera parce que ça me fait plaisir, parce que ça NOUS fera réellement plaisir! Parce qu’on dira ainsi en trois becs combien on s’est manqué, combien on s’apprécie, combien on compte aux yeux de l’autre!
Alors en attendant, prenez soin de vous!
Bisous, câlins.
Oh merci ça m a fait sourire et en même temps c est tellement vrai
Chère Laure, comme tout cela est bien dit et formulé avec justesse et subtilité. J’aime beaucoup.
Du coup, j’aurais envie de te faire une bise pas trop baveuse, mais un peu piquante quand même (à cause de ma barbe). Mais je me retiens…
Merci de ta belle énergie et belle suite à toi.