En tant que présidente de la commission médias de l’arrondissement du Jura des Églises Refbejuso, j’ai été amenée à présenter lors du Synode de printemps le projet médias reformesBEJU – présence en ligne. Je livre ici l’introduction de ma présentation… des portes ouvertes enfoncées ou du basique nécessaire à rappeler? Voici, mon point de vue de pasteure, non professionnelle des médias mais soucieuse de la transmission de l’Évangile, aujourd’hui.
Pourquoi communiquer?
« L’imprimerie est le plus grand et le plus extrême acte de la Grâce divine par lequel se propage l’influence de l’Évangile » aurait dit le réformateur Martin Luther.
Avec Luther, nous portons aujourd’hui le souci de communiquer, à savoir transmettre l’évangile – son actualité et sa pertinence – ainsi que notre Église qui le donne à connaître et à vivre !
L’Église partage aujourd’hui la place du village avec d’autres pourvoyeurs de sens. Elle se doit donc de dire ce qu’elle a à dire, son engagement pour la société et sa proposition de sens, avec audace et fierté. Une église ne peut pas ne pas communiquer, pour paraphraser Watzalwick1.
Et puisque nous sommes l’Église de 2024 – et que j’émets l’hypothèse que nous voulons toutes et tous nous engager dans une Église bien dans son époque – les outils, moyens, médias de notre temps sont l’opportunité de nous faire re-connaître et de prendre notre place.
Et la présence en ligne est pour nous l’opportunité de le faire, comme l’imprimerie l’a été au temps de la Réforme.2 La même dynamique est à l’œuvre !
- La présence en ligne rend le contenu accessible à un très grand nombre. D’autres personnes que le cercle des convaincues peuvent nous rencontrer.
- Les utilisateurs.trices des réseaux sont impliqué.es et ont la possibilité d’entrer en interaction avec le contenu publié.
- Un nouveau média demande d’adapter notre communication, de la traduire pour le monde d’aujourd’hui. Mais n’est-ce pas le cœur-même de notre engagement ? Nous adresser à nos contemporains de manière compréhensible, avec les codes de notre époque témoigne du souci que nous leur portons, simplement.
Chaque fois que nous prenons la parole, la plume ou le clavier, nous faisons bien plus que transmettre une information. Par le contenu et par la manière de la faire, nous disons quelque chose de notre message, de notre mission d’Église !
À partir de là, nous comprenons que nous ne communiquons pas uniquement dans le but de remplir nos activités. Nous avons l’opportunité de faire connaître au plus grand nombre nos valeurs, nos engagements concrets pour la société d’aujourd’hui. Communiquer, c’est annoncer la Parole…
Être trouvés
Notre Église fait beaucoup, dans de nombreux domaines. L’envergure des prestations d’intérêt général fournies par l’église sont en grande partie méconnues du large public. Avec son dossier L’église, c’est bien plus que ce que tu crois, Refbejuso a bien saisi les enjeux de cette problématique, dès lors qu’elle devient une sérieuse problématique financière pour notre institution.
De manière générale, notre visibilité doit être accrue, aussi pour que nous soyons trouvés par celles et ceux qui – à priori – ne nous cherchent pas.
Le principe d’une recherche sur le net est simple : on cherche, on trouve !
Exemple: Je tape dans Google « qu’y a-t-il après la mort ? ». En troisième occurrence, je tombe sur le site reformes.ch3… Bonne Nouvelle!
Je cherche « se marier », je dois descendre loin dans les pages pour trouver une référence ecclésiale, réformée.
Bien sûr, si quelqu’un cherche « Se marier à la paroisse française de Bienne avec Laure Devaux Allisson », le site de ma paroisse arrivera en tête!
Quand quelqu’un cherche, il trouve. Si ce n’est pas nous qu’il trouve, ce sera quelqu’un d’autre ! Ou les réponses de quelqu’un d’autre. Nous avons donc là – avec une présence réfléchie et professionnelle – l’opportunité de partager nos positionnements réformés, d’être présents là où sont les questionnements de nos contemporains. Et n’est-ce pas là notre mission d’Église multitudiniste ?
À venir
Sans l’imprimerie, il n’y aurait probablement pas eu de Réforme il y a 500 ans, ses idées n’auraient pas pu se développer. Aujourd’hui, sans la présence en ligne, sans une ligne et vision claires, ainsi qu’une manière renouvelée et adaptée de communiquer, se pose sérieusement la question du rayonnement de notre Église réformée et de son avenir.
Sources
Ces éléments de réflexion sont inspirés de différentes lectures, formations et discussions dont il est difficile de préciser les sources.
Le travail et la réflexion du théologien et consultant web Nicolas Friedli sont des plus inspirantes pour ma pratique! Je le remercie aussi pour sa mise à disposition de références et outils dans des domaines divers.