Un temps pour reprendre son souffle
Une seconde méditation pour le temps de l’Avent, adaptée de ce que j’ai proposé dans le cadre d’une église ouverte dans la paroisse de Corgémont-Cortébert.
Pour ce moment, vous aurez besoin:
- d’une bougie
- de musique ou de silence
- de crème pour les mains
- d’un chocolat (ou plusieurs, ça marche toujours aussi bien)
Installez-vous, faites démarrer la musique, allumez votre bougie…
L’histoire de Noël, une histoire de gens en chemin
Ils ont marché au pas des siècles vers un pays de joie.
C. Rozier
Ils ont marché vers la lumière pour habiter la joie.
Écoute… surtout ne fais pas de bruit,
On marche sur la route, on marche dans la nuit.
Écoute… les pas du Seigneur vers toi.
Il marche sur ta route, il marche près de toi.
Dans la nuit du monde, nous poursuivons notre route vers Noël. Une lumière éclaire nos pas…
Allons donc jusqu’à Bethléem : il faut que nous voyions ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître.
Évangile de Luc, 2,15
C’est l’histoire de Marie et Joseph qui quittent leur village pour aller se faire enregistrer à Bethléem.
C’est l’histoire de bergers qui quittent les champs et leurs troupeaux pour aller voir cet enfant né dans une crèche.
C’est l’histoire de savants qui quittent leur pays pour aller rencontrer ce nouveau roi qui vient de naître.
C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui depuis 2000 ans quittent le confort d’une croyance accommodante pour partir à la découverte d’un Dieu surprenant, renversant, exigeant.
Prendre la route, parcourir du chemin, c’est fatigant, éreintant. Parce qu’il faut laisser derrière soi ce qui nous est familier pour nous lancer vers l’inconnu. La route peut être longue et difficile. Elle traverse obstacles et obscurités.
Arriver à Noël, c’est fatigant, éreintant ! Marie est fatiguée. Les bergers sont fatigués. Les mages sont fatigués. NOUS sommes fatigués ! Les âmes et les corps sont fatigués, éreintés…
Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués de porter un lourd fardeau, et je vous donnerai du repos.
Évangile de Matthieu 11,28
Un geste à faire… pour soi
Je m’arrête un instant. Je respire profondément. J’enduis mes mains avec la crème que j’ai préparée.
Je masse mes mains. Je les frotte d’abord l’une contre l’autre; tout doucement, puis un peu plus vigoureusement. Ensuite, j’effectue des petites pressions sur chaque doigt. Pour finir, je masse les paumes de mes mains. Je fais cela jusqu’à ce que mes mains soient détendues, légères…
Au bout de la route…
Pourtant, ce n’est pas la fatigue ou l’épuisement que l’histoire de Noël retient. Nos crèches ne sont pas remplies de personnages endormis – à part peut-être le bébé qui vient de naître…
Nos crèches sont faites de personnages qui se tiennent debout ! Qui tentent de comprendre ce qui leur arrive. Qui font face à leurs sentiments et leurs émotions. Ils sont heureux, inquiets, ébahis, tourneboulés. Mais pas endormis.
Mais alors, qu’est-ce qui peut bien les faire tenir debout et leur donner tant d’énergie ? Qu’y a-t-il au bout du chemin ?
Au bout de la route, il n’y a pas la route mais le terme du pèlerinage.
Joseph Folliet
Au bout de l’ascension, il n’y a pas l’ascension mais le sommet.
Au bout de la nuit, il n’y a pas la nuit mais l’aurore.
Au bout de l’hiver, il n’y a pas l’hiver mais le printemps.
Au bout de la mort, il n’y a pas la mort mais la Vie.
Au bout du désespoir, il n’y a pas le désespoir mais l’Espérance.
Au bout de l’humanité, il n’y a pas l’homme mais l’homme-Dieu.
Au bout de l’Avent, il n’y a pas l’Avent, mais Noël !
Un rendez vous!
Un rendez-vous avec Dieu, manifesté dans la fragilité d’une naissance!
Le rendez-vous de Noël, c’est le rendez-vous avec ce Dieu qui prend corps. Pour partager notre humanité. Pour l’habiter de sa présence toute concrète.
Dieu n’est plus seulement une idée, un concept. À Noël, il se fait homme. Pour nous dire que c’est possible, que ça va aller, que nous allons y arriver avec ce que nous sommes, comme nous sommes.
Par nos désirs et par nos mots
Par nos prières et par nos mains
Par nos espérances et par nos actions
De tout notre cœur, de toute notre âme, avec nos bras, nos mains, nos visages, avec tout notre corps, nous permettons à Dieu de se manifester concrètement dans la vie de celles et ceux qui croisent notre route, au quotidien.
Et ça c’est la bonne nouvelle qui réjouira tous les peuples ! Nous sommes le visage et les mains de Dieu dans le monde !
Voilà une nouvelle qui réveille, tellement elle est surprenante !
Une nouvelle qui donne des ailes, tellement c’est à la portée de chacune et chacun !
Une nouvelle qui nous met en route, vers le prochain rendez-vous !
Un geste à faire… pour les autres
Comment puis-je manifester la présence de Dieu auprès de mon prochain ?
Comment puis-je tendre la main à quelqu’un qui en a besoin ?
Je réfléchis à une personne en particulier, et je prends l’engagement de mettre un peu de lumière dans sa vie ces prochains jours, à ma manière, avec mes dons, mes talents.
Il est la lumière,
Mais nous pouvons la faire briller aux yeux de tous !
Il est la vie
Mais nous pouvons rendre aux autres le désir de vivre !
Il se suffit à lui-même
Mais il préfère compter sur nous !
Allez donc auprès des hommes de toutes les nations, faites d’eux mes disciples. Et sachez-le : je vais être avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.
Évangile de Matthieu 28,19-20
Marche vers Noël !
Son salut naît au cœur de ta vie !
Avance, comblée de tant de présence
Va en paix !
Et n’oublie pas un petit chocolat pour la route…